Voilà une semaine que nous sommes tous confinés en France… Nous sommes loin d’être les seules. Bientôt, ce sera la moitié de l’humanité qui sera appelée au confinement. C’est ahurissant ! Quand je prends le temps d’y penser, je me demande si je ne suis pas en train de rêver… Malheureusement, je sais que non ! Tout ceci est bien réel ! Nous sommes certainement en train de vivre un moment historique : une crise sanitaire et économique mondiale sans précédent, causée par un virus venu de Chine, le Covid-19.
Pourtant, quelques jours avant le confinement, tout allait bien…
Depuis plusieurs semaines, on entendait parler d’un virus en Chine. On avait compris qu’il arrivait en Europe. On sentait bien qu’il fallait commencer à faire attention et prendre ses distances avec les gens. Mais en février, même si on voyait bien aux infos qu’il se passait des choses très graves dans les pays voisins, on a tellement l’habitude d’entendre parler de catastrophes, qu’on ne s’est pas trop inquiété. On a continué notre petite vie tranquille comme si tout cela était normal. On a fait comme si tout allait bien. On ne s’est pas vraiment senti concerné. On n’a pas fait grand chose pour l’éviter… Alors voilà, la catastrophe, elle est aussi arrivée chez nous, en France…
L’annonce du confinement : on n’a pas vraiment compris
Nous ne le savions pas encore, mais les vacances scolaires de février étaient nos derniers moments d’insouciance vis-à-vis du Covid-19. À partir de début mars, tout s’est accéléré :
- Le Ministère de l’éducation a publié un communiqué pour demander aux familles qui avaient voyagé dans des régions à risque comme la Chine ou l’Italie, de ne pas laisser leurs enfants revenir à l’école avant 15 jours.
- On a commencé à voir certaines régions infectées alors qu’en février on n’avait entendu parlé que de quelques cas de malades isolés.
- Les écoles de l’Oise ont été les premières à fermer et leurs habitants à être confinés…
Jeudi 12 mars 2020, le Président de la République a pris la parole aux infos du 20h pour annoncer que c’étaient désormais toutes les écoles du pays qui devaient fermer. A priori, les enfants pouvaient être infectés par le virus sans être malades et contaminer les gens. Mais, comme le Président avait dit aussi qu’on devait aller voter dimanche pour les élections municipales, on n’a pas bien compris.
Après l’annonce du confinement, la prise de conscience
Lundi 16 mars 2020, les choses sont devenues un peu plus claires. Le Président a repris la parole au 20h pour nous annoncer que, non seulement toutes les écoles françaises allaient fermer, mais aussi que désormais il fallait vraiment que nous « restions chez nous » pendant 15 jours pour nous protéger mais aussi protéger les personnes âgées, les plus fragiles face au virus. Le Président n’a pas prononcé le mot confinement, alors nous n’étions pas vraiment sûrs. Ce n’est seulement le lendemain matin, quand on nous a expliqué qu’il fallait désormais une autorisation pour sortir de chez nous, qu’on a pris les mesure de l’annonce de la veille.
Désormais, sauf urgence médicale, nous ne pourrons sortir que pour aller travailler (si nous ne pouvons pas le faire en télétravail), faire nos courses et s’aérer quelques minutes. Tous les regroupements, qu’ils soient familiaux, sportifs ou autres seront interdits. Nous n’aurons plus le droit de voir d’autres personnes que celles avec qui nous sommes confinées. Nous ne pourrons pas changer de lieux de confinement. Les pères ne pourront plus assister aux naissances de leurs enfants. Les amis ne pourront plus assister aux enterrements des personnes qui leurs son chères. A chaque sortie, nous pourront être controlés et verbalisés.
Maintenant, nous nous sentons tous bien concernés par l’épidémie, qui est d’ailleurs devenue une pandémie. Le Coronavirus, est désormais le seul sujet d’actualité. Le Président, le 1er Ministre, le Ministre de la santé et un tas d’experts, prennent la parole régulièrement et le mot « Guerre » est utilisé. Nous avons compris que le vrai problème, ce n’était pas vraiment la dangerosité du virus mais, que c’était avant tout sa vitesse de propagation qui ferait que notre système de santé n’arriverait pas à gérer. Alors, on voit des images choquantes aux infos. On entend des professionnels de santé dépassés. On comprend qu’on n’a ni le matériel, ni les équipements pour se protéger et faire face. On voit des patients intubés, mourants ou « triés ». On découvre des dispositifs de transports de patients vers des régions moins touchées…
Maintenant l’inconscience a laissé la place à l’attente.
Depuis le confinement, les sentiments se mélangent. On passe par des moments où on a peur pour sa santé, celle de ses proches et celle de tous les Français. On passe par des moments où on s’interroge sur les conséquences sur son travail et sur l’économie de tout le pays… On passe par des moments où on prend conscience à quelle point la vue peut basculer vite et on a la chance si tout se passe bien pour nous. On passe par des moments où on apprécie de pouvoir être à coté de ses enfants plus longtemps et où on essaye d’en rire avec ses collègues. Et on passe par des moments où on espère que tout va rentrer dans l’ordre rapidement pour que la vie puisse reprendre son court. Dans tous les cas, on sait que nous devons rester forts et unis pour vaincre ce virus qui bouleverse la planète entière et qu’il y aura un après…